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Artisanats et métiers

Céramique et poterie

Utilisation de cruches de terre cuite, d'après un manuscrit mediéval Tessons de poterie glaçurée, York, XIIème siècle. On utilisait des récipients en céramique tout aussi bien dans les cuisines et les grandes salles des riches que dans les chaumières des pauvres. La poterie était produite en masse, elle était relativement peu chère et facile à obtenir dans la plupart des régions de l'Angleterre normande. Des récipients simples sans vernis servaient à la préparation des denrées, tandis que des cruches vernissées ou décorées étaient utilisées pour le vin de table ou pour la bière. D'autres formes comprenaient des récipients de stockage, des lampes et des écuelles. Plus on progresse dans le temps, plus la gamme des formes et fonctions s'élargit.

Bouteille en céramique glaçurée, WinchesterOn remarque à cette époque une forte expansion dans le nombre des centres potiers, qui eux-mêmes atteignaient un volume de production bien plus élevé. La plupart étaient situés dans des zones rurales, contrairement à l'époque anglo-saxonne où les ateliers se trouvaient surtout en ville et où le feu présentait toujours un très grand risque. Les ateliers de céramique étaient désormais plus proches de leurs sources en argile et en combustibles; leurs produits étaient vendus en ville ou par des marchands ambulants qui sillonnaient la campagne.

Tessons de poterie non-glaçurée, York, XIIème siècle. L'expansion de la production s'accompagna d'un foisonnement de nouveaux styles et techniques. Bien que des expériences aient déjà été faites pour vernisser la poterie, ce n'est qu'après la Conquête que cette technique devint courante. Tout au début, on ajoutait la glaçure aux cruches et à la vaisselle de table en la badigeonnant dans un but purement esthétique; mais on produisit plus tard des cruches richement ornementées. Divers types de vernissage étaient employés; quand on les combinait avec d'autres techniques décoratives, le résultat était souvent remarquable. On importait de la vaisselle fine de France et on la copiait, tout aussi bien pour son style que pour sa technique plus avancée qu'en Angleterre.

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