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Artisanats et métiers

Marchands et commerce

Une pièce de monnaie (penny) en argent de Guillaume le Conquérant, Winchester. La Maison du Roi Jean (King John's House) : maison et entrepôt d'un marchand normand sur le quai de Southampton. Une grande partie du commerce dans l'Angleterre normande s'exerçait à l'échelle locale : les populations dépendaient surtout des ressources de leur région. Cependant l'époque normande vit se déveloper du commerce, surtout basé sur le réseau urbain qui comprenait nombre de villes nouvelles construites autour d'un ou de plusieurs marchés.

Le commerce exigeait de plus en plus l'emploi de la monnaie; en 1100 on recensait plus de cinquante villes frappant monnaie. Quoique le penny d'argent soit le seul titre connu, les pièces étaient coupées en moitiés ou en quarts pour faciliter les échanges de la vie quotidienne.

Un navire du XIIème siècle Londres et les villes facilement accessibles par la mer gardèrent leur rôle central pour le commerce au long cours; les données archéologiques nous démontrent que les installations de quais y ont été beaucoup améliorées à l'époque normande. Quoique les voyages en haute mer aient contenu une part de risque, ils étaient aussi très avantageux. Les liens maritimes avec les Flandres, la France du Nord et la Rhénanie étaient d'un intérêt particulier: Guillaume de Malmesbury relève dans ses écrits la grande quantité de denrées débarquées à Londres en provenance de Cologne.

Le ciboire de Warwick. Photo Victoria & Albert MuseumOn importait surtout des produits de luxe recherchés par les classes aisées : métaux finement travaillés, vin - exporté surtout de Gascogne après le mariage d'Henri II avec Aliénor d'Aquitaine - et des tissus de soie provenant d'Espagne et de Byzance. De plus, l'Église et la couronne exigeaient de la pierre de haute qualité pour bâtir palais et cathédrales. La pierre de Caen était exportée de Normandie et des marbres arrivaient d'Afrique du Nord. En échange, l'Angleterre exportait surtout les produits de son agriculture, en particulier du grain et de la laine; mais elle produisait aussi du minerai comme l'atteste un document de 1195, notant que le roi Richard I fit envoyer 100 tonnes d'étain de Cornouailles à La Rochelle.

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