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L'Angleterre avant la Conquête

L'Angleterre au temps d'Edouard le Confesseur

A son accession au pouvoir, Edouard se vit confronté au problème posé par le contrôle de la haute aristocratie, notamment celle des earls, "comtes" de Wessex, de Mercie et de Northumbrie. La société de l'époque anglo-saxonne tardive était organisée, comme dans d'autres pays européens, selon une hiérarchie rigide. La position dans l'échelle sociale était héritée de la naissance et du réseau de relations tissé au sein de puissantes familles. Le pouvoir s'appuyait sur le contrôle de grands domaines, la terre étant la principale source de richesse.

Le gouvernement du royaume d'Angleterre sous Edouard le Confesseur était sans doute un des plus centralisés d'Europe. Bien que la couronne n'ait employé qu'une bureaucratie limitée, une bonne partie de l'administration qui sera développée par les rois normands existait déjà. Les comtés (shires) et des territoires plus restreints - les hundreds (centaines) et les wapentakes - étaient les circonscriptions de base du pouvoir royal, tandis que les sheriiffs étaient d'importants agents du roi, ayant pouvoir de convoquer l'armée et de lever l'impôt. Les cours comtales tranchaient dans les affaires séculières aussi bien qu'ecclésiastiques. Le système judiciaire mis sur pied après la Conquête, et développé un siècle plus tard sous le règne de Henri II, s'appuiera sur ces bases..

La ville de York, au début du XIe s.Le Domesday Book fut rédigé en 1086, mais il contient des éléments d'information sur la situation de l'Angleterre avant la Conquête. On peut ainsi estimer la population à environ deux millions d'habitants. La plus grande partie vivait de la terre et était soumise au cycle continuel des saisons. Le Domesday Book montre également qu'un assez petit nombre de grands seigneurs possédait la plus grande part des terres. Mais les villes de l'époque anglo-saxonne tardive pouvaient déjà être des centres de prospérité : les plus grandes, Londres et York, ont sans doute compté 10 000 habitants ou plus. Elles étaient des centres d'artisanat et de commerce, local ou extérieur, facilités par un système de monnayage efficace basé sur le penny d'argent.
L’Église était l’un des plus grands propriétaires terriens ainsi que le principal commanditaire des productions artistiques et culturelles - les manuscrits enluminés de l’école de Winchester en sont un bon exemple -. Un des joyaux de l’architecture religieuse anglo-saxonne est l’abbatiale de Westminster, construite dans le nouveau style roman par Edouard le Confesseur.

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