L'église de Sainneville est caractéristique des édifices de la première moitié du XIIe siècle. De cette époque, il ne subsiste que la nef et l'essentiel du transept ; le reste de l'édifice - le choeur et les deux chapelles qui le flanquent - a été reconstruit aux XVIe et XVIIe siècles. La façade a conservé son portail roman, aujourd'hui protégé par un porche moderne ; le décor des voussures - deux rangs de bâtons brisés et un gros câble - a la particularité de se prolonger sur les piédroits, c'est-à-dire jusqu'au niveau du sol. La nef, qui n'a jamais été voûtée, a une élévation à deux niveaux : grandes arcades communiquant avec des bas-côtés et, au-dessus d'un bandeau en forme de tore, fenêtres hautes. Les grandes arcades en plein cintre, légèrement surhaussées, retombent sur des piliers cruciformes. Les travées sont rythmées par des demi-colonnes montant jusqu'au sommet des murs. Les chapiteaux offrent un décor varié de godrons, de feuillages, d'animaux affrontés et de têtes grimaçantes d'hommes ou de femmes. Le transept roman n'est bien conservé que du côté sud ; il ouvre à l'ouest sur les bas-côtés de la nef par un arc décoré d'une frette crénelée ; du côté oriental, il devait ouvrir sur des chapelles orientées qui ont disparu mais dont les arcs d'entrée, ornés de plusieurs rangs de bâtons brisés, sont encore visibles. A l'extérieur, une jolie porte est décorée de motifs de besants, de bâtons brisés et de perles.
Henri Decaens
Bibliographie
- Carment-Lanfry, Anne-Marie. – "Les églises romanes dans les anciens archidiaconés du Grand Caux et du Petit Caux au diocèse de Rouen : doyenné de Saint-Romain de Colbosc : Sainneville." - Revue des Sociétés savantes de Haute-Normandie, n° 44 : Préhistoire, archéologie (n° 11), quatrième trimestre 1966, p. 21-25