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(canton du Havre, Seine-Maritime)

Eglise priorale de Graville-Sainte-Honorine

    Depuis sa construction vers 1100, l'église priorale Sainte-Honorine a subi bien des modifications. Son choeur a été reconstruit au XIIIe siècle. Sa tour de façade méridionale a été détruite durant la guerre de Cent Ans. L'édifice a de plus été  endommagé par les bombardements de 1944.
La nef appartient aux églises normandes de présentant qu'une élévation à deux niveaux : grandes arcades et fenêtres hautes. Les piliers cruciformes des grandes arcades sont alternativement forts et faibles : une travée sur deux, une demi-colonne monte de fond jusqu'au niveau des fenêtres hautes. Ni le vaisseau central, ni les bas-côtés ne sont voûtés. Du côté nord, on trouve des chapiteaux à godrons ou à collerette. Au sud, ils sont presque tous figurés et s'apparentent par leur sculpture en faible relief à ceux de Saint-Georges de Boscherville.
Les deux bras du transept sont nettement saillants. La croisée, un peu plus étroite que la nef, est délimitée par des arcades assez basses dont les arcs moulurés sont ornés de motifs géométriques. On peut supposer qu'elle était à l'origine couverte d'une tour lanterne ; la voûte d'arêtes qui fait écran à la lumière procurée par les baies de la tour est sans doute postérieure.
Le massif occidental, actuellement en ruines, comportait un porche entre deux tours et, au-dessus du porche,deux niveaux de tribunes comme à Jumièges. Le bras nord du transept est, à l'extérieur, ce qu'il y a de plus remarquable. La partie supérieure de ses murs est tapissée d'arcatures en plein cintre qui s'entrecroisent et dessinent ainsi des arcs brisés dont les écoinçons et les tympans sont en appareil réticulé. Le bandeau qui souligne la naissance du pignon repose sur une frise ornée de motifs fantastiques et animaliers alternant avec des motifs géométriques. Le pignon, percé de deux baies aveugles dont le fond est également traité en appareil réticulé, est lui-même appareillé de pierres ornées de losanges et de damiers.

Henry Decaëns


Bibliographie

- Musset, Lucien. - Normandie romane, tome II, p. 194-201. Zodiaque : Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire, 1974