Sanctuaire
funéraire paléochrétien puis basilique chrétienne au IVe s.,
détruite par les Vandales et réédifiée entre le VIe et le VIIe s., l'église
fut transformée en mosquée au IXe s. par les Arabes, qui y laissèrent
toutefois intacte un sarcophage contenant les dépouilles d’Aristote.
Restituée au culte chrétien par les Normands (1072), le couronnement de Roger
II, premier roi de Sicile, y fut célébré à la Noël de l’an 1130. Après le
tremblement de terre de 1169, elle fut reconstruite et considérablement
agrandie par l’archevêque Gautier Ophamil, en 1185, en suivant les modèles en
vigueur dans les grandes cathédrales anglo-normandes d'inspiration clunisienne.
Elle devint également mausolée royal, et abrite encore aujourd’hui, parmi
tant d’autres : les tombes de Roger II, d’Henri VI et de Constance de
Hauteville, de Frédéric II et de Constance d'Aragon. Au XIVe siècle, les
tours d’angle et la façade principale furent complétées. Le précieux
porche méridional fut achevé en 1453. Entre 1781 et 1801, la construction de
Gautier Ophamil fut transformée en église dans le style baroque finissant.
L'édifice
médiéval était très étendu dans le sens longitudinal, avec un transept peu
saillant et des déambulatoires dans le couronnement, caractérisés par de
petits arcs en ogive et des colonnettes trapues de type anglo-normand. Le corps
longitudinal à trois nefs, coiffé d’une couverture de charpente, était divisé
par des colonnes composées en groupes tétrastyles (plan cruciforme) avec des
chapiteaux uniques. Le corps absidal tripartite était relié directement au
transept. Le choeur du sanctuaire était constitué, comme dans la cathédrale
de Monreale (de même époque) de quatre grands piliers surmontés d’arcades
en ogive, qui formaient un portique à quatre arcades, probablement sans
coupole. Cette typologie montre de nombreuses similitudes avec les constructions
analogues du Kent (Canterbury) et de la Basse-Normandie romane. Les très riches décorations
extérieures brodent les absides et les fenêtres de motifs géométriques,
essentiellement musulmans (décompositions du cercle) et de motifs normands et
souabes.
Vittorio Noto
Bibliographie
Guido Di Stefano, "Monumenti della
Sicilia Normanna", Palermo, 1979
G. Bellafiore, "La Cattedrale di
Palermo", alermo, 1976
Crédit
photographique
Melo Minnella Palermo