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Les ouvrages fortifiés et les châteaux

Les ouvrages fortifiés

Les ouvrages fortifiés en plaine

Les installations militaires situées en plaine sont moins fréquentes. Les modèles de référence sont généralement le castrum et le quadriburgium, mais librement réinterprétés. On doit à Robert Guiscard et à son frère Roger la construction des premiers ouvrages fortifiés (les premiers castra normands sont Scribla, puis S.Marco en Calabre). Construits en dehors des centres habités, ils font fonction de logement pour les troupes chargées du contrôle du territoire.
Le terme castellum désigne alors aussi bien des fortifications à l'extérieur des villes que des installations provisoires placées contre les portes d’un castrum assiégé. Après la prise de la ville, elles peuvent être éliminées ou transformées en nouveaux points forts.
A l'époque suivante, castellum peut également désigner une véritable citadelle construite dans les bourgs castraux. Les établissements fortifiés en plaine font fonction de centres du  pouvoir militaire et d'habitat pour les troupes chargées de l’organisation et du contrôle du territoire. Il s’agit d’un modèle, souvent dépassé en Occident, qui sera repris après les expéditions d’Outre-Mer  où, en revanche, il continue à être utilisé, avec des voies d'accès exposées au tir des défenseurs, des avant-corps, des fossés et des remblais de terrain.
Les édifices quadrangulaires à tours d'angle (de plan carré ou rond) sont presque toujours transformés à des époques plus récentes. C’est le cas, par exemple, du palais de Larino, qui a englobé le château plus ancien d’époque normande. En revanche, à Cercepiccola, le château est encore bien reconnaissable. Il arrive souvent que les mêmes modèles soient réutilisés pour des édifices (palais nobiliaires) et des ensembles architecturaux (souvent liés à l’usage agricole) que l’on peut dater de l’époque aragonaise, ou d’époques plus récentes.

Dans la plupart des cas, l’enceinte primitive devient le noyau autour duquel se développent les centres habités, surtout dans la Basse Molise, comme à Portocannone ou S.Croce di Magliano (“Terra cinta di mura con due Porte”, Tria, 1744, partagée en deux parties, l’une attribuée aux Chrétiens et l’autre aux Grecs).

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