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La formation du duché de Normandie

Rollon, chef des Vikings de la Seine

"Siège de Paris par les Normands", gravure de A. de Neuville, illustration pour "L'Histoire de France racontée à mes petits enfants", par Fr. Guizot, Hachette, 1872.Exilé de Norvège, Rollon aurait commencé sa carrière comme mercenaire au service d'un roi anglo-saxon, que certains auteurs identifient à Alfred le Grand (871-899), contre les Danois occupant le nord-est de l’île. Opérant ensuite en viking pour son propre compte, il s’installe peut-être dès 876 dans l’embouchure de la Seine. On suppose qu'il a pris part aux attaques menées contre Paris - peut-être au long siège de 886/887  - et en a profité pour mener ses propres affaires en Normandie s’emparant ainsi de Bayeux et d’Evreux.

Attaque d'une abbaye par les Vikings, image de manuel scolaire. XXe s.Rollon, dessin de Friqueti, gravure de Lecomte, 1830 [Musée de NormandieDès cette époque, les Vikings installés sur le cours inférieur de la Seine semblent avoir voulu étendre leur territoire vers l'Ouest. Saint-Lô est prise en 890 après un long siège, mais l’expédition normande est aussitôt vaincue par une coalition des chefs bretons. Par ailleurs, Rollon n’a sans doute pas autorité sur tous les groupes scandinaves installés dans la région  mais dès la fin du Xe s., il est devenu l’interlocuteur obligé des marquis de Neustrie. Il serait aussi resté en relations avec ses alliés anglais dans des opérations contre le royaume danois de York.

La statue de Rollon dans le jardin de l'hôtel de ville à Rouen date de 1869 et a été érigée par Arsène Letellier (sculpteur rouennais)."Le comte Eudes défendant Paris contre les Normands", par V. Schnetz, vers 1834-1836. Musée historique de Versailles. DR.Rollon est encore un homme entre deux mondes. Chef reconnu par les puissants de son temps, à la veille d’accéder au rang de prince territorial, il continue de s’associer aux expéditions de pillage saisonnières qui sont la caractéristique de l’activité des Vikings. Sans toujours en sortir vainqueur. En 911, il essuie une sévère défaite à Chartres. Mais sa position reste assez forte pour qu’il puisse négocier l’accord qui va donner naissance à la Normandie.

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