Richard de San Germano

Richard de San Germano, notaire (Piedimonte San Germano, 1175 environ - † milieu du XIIIè siècle)

Deux rédactions de Chronicat (manuscrit original (?) : Mont-Cassin, Archives Monumentales, 507).

 Richard de San Germano, né dans la région du Mont-Cassin en 1175, est notaire et homme de confiance de l’Empereur Frédéric II, à partir de 1216. Il existe deux versions de son œuvre, les Chronica, récit réalisé dans la pure tradition des annales; la plus importante est la Chronica maiora qui va de 1189 (année de la mort de Guillaume II de Hauteville) jusqu’en 1243, tandis que l’autre version couvre les années 1208-1227.

Les raisons de ce remaniement ne sont pas très claires : G.A. Garufi, éditeur de l'œuvre, soutient que la seconde version appartient plus au genre historique, tandis que la première serait davantage une chronique (elle est en effet beaucoup plus riche en citations textuelles de documents, comme par exemple les Assises de Capoue, de 1220) : Richard aurait radicalement changé de point de vue sur les événements; et voyant alors s’aviver et se durcir la lutte entre l’empereur et le pape - qui auraient dû selon la logique médiévale coopérer pour la formation de la societas christiana - il aurait alors perçu les problèmes dans une perspective plus universelle, et les aurait traités différemment.

L’oeuvre de Richard est emblématique de cette " extranéité " de Frédéric II pour les chroniqueurs médiévaux : dans le texte, pas d’éloge pour l’empereur; et pourtant, Richard avait été longtemps proche de lui. Il s’agit d’un récit équilibré et objectif, documenté et impartial qui, par le témoignage direct de l’auteur, spectateur de nombre de choses racontées, revêt une importance fondamentale dans la reconstitution de l’histoire de l’Italie du sud, à cheval entre le XIIè et le XIIIè siècle. Le style en est certes fort sec et manque de liaisons (même si, de temps en temps, il insère des vers à la prose), de la même façon que manque cruellement une réelle compréhension des grandes dynamiques de l’histoire.

EDITIONS

- Chronica priora : Ignoti monachi Cisterciensis Sanctae Mariae de Ferraria et Ryccardi de Sancto Germano Chronica Priora, éd. Gaudenzi A., Naples 1888
- Chronica maiora: Ryccardi de Sancto Germano notarii Chronica, éd. C.A. Garufi, Rerum Italicarum Scriptores, VII 2, Bologne 1937.