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Art, architecture, culture en Italie normande

Peinture et grands décors

Les peintures à fresques d'époque romane qui subsistent dans les églises d'Italie du Sud traitent, comme les mosaïques, des sujets religieux de l'Ancien et du Nouveau Testament, dans lesquels le rôle de commande des rois normands a pu être important mais reste difficile à reconstituer et où ne s'exprime pas une forme de propagande mettant en valeur leurs hauts faits.
La cathédrale de Salerne a par exemple était ornée de mosaïques et de peintures murales dont des inscriptions indiquent clairement qu'il s'agit d'une commande normande, sans que cette origine s'exprime dans le programme figuratif.
Une des plus belles églises ornées de fresques, Sant'Angelo in Formis, près de Capoue, conserve la tradition de l'iconographie bénédictine de l'aire d'influence du Mont-Cassin où dominent les valeurs théologiques et le modèle romain. C'est d'ailleurs l'abbé Didier qui est représenté dans le geste d'offrande de l'église à l'Archange. Les représentations de saint Michel, particulièrement honoré en Normandie, ne sont pas non plus spécifiquement normandes, car la dévotion à l'Archange existait avant l'arrivée des Normands.
Le cycle de peinture de l'église sicilienne de Ravenosa faisait sans doute exception : il s'agissait d'une commémoration de la conquête de la Sicile sur les Musulmans, racontée dans la chronique de Geoffroy Malaterra, dont les témoignages permettent de penser qu'il était une sorte d'équivalent méditerranéen de la Tapisserie de Bayeux. Mais l'ensemble a disparu.
Les célèbres plafonds peints de la chapelle Palatine de Palerme appartiennent à un tout autre domaine. Ils témoignent d'une vision du paradis exprimée dans un répertoire iconographique tout à fait oriental et sont une ostentation des fastes de la cour de Palerme, mais restent tout à fait exceptionnels.

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