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Les rituels funéraires

Coutumes funéraires dans l'Angleterre anglo-normande

Aux XIè et XIIè siècles, l'Église enseignait que les âmes des défunts comparaîtraient devant Dieu lui-même lors du Jugement Dernier : ce thème est fréquemment exprimé dans les productions artistiques de l'époque. Alors que les âmes des damnés sont précipitées vers l'Enfer, celles des élus montent au Paradis à la condition qu'ils aient reçu une sépulture décente en terre consacrée.

Les funérailles étaient également une source de revenus, et, en tant que telle, un droit jalousement gardé. De ce fait, la place dans un cimetière avait son prix et, surtout en ville, les sépultures récentes venaient souvent perturber les plus anciennes. Les sépultures des XIe et XIIe siècles sont habituellement des fosses allongées peu profondes juste suffisantes pour contenir la dépouille du défunt. Elles sont orientées d'est en ouest ou s'alignent sur l'axe de l'église qu'elles entourent.

La cimetière de l'église Saint-André, Fishergate, York: une sépulture avec coffrage de pierres autour du crâne. La dépouille était allongée sur le dos, les jambes étendues, les bras le long du corps ou croisés sur la poitrine, l'abdomen ou le bassin. Une pratique des XIe et XIIe siècles consistait à placer des pierres près du crâne du défunt pour le soutenir, et sans doute ainsi lui permettre de faire face au Seigneur le jour du Jugement Dernier. Il est probable que les morts aient été le plus souvent enveloppés simplement d'un linceul, mais l'utilisation de cercueils en bois était aussi courante et les plus riches sépultures étaient parfois dotées de sarcophages de pierre.

 L'église Saint-André, Fishergate, York : dont subsistent que les tranchées de fondation, les sépultures dans l'église elle-même et sur son côté sud. L'emplacement des sépultures dépendait de la fortune et du rang social de leurs occupants. La plupart des dépouilles étaient enterrées dans des cimetières paroissiaux, mais certains choisissaient, s'ils en avaient les moyens, de se faire ensevelir dans les cimetières des monastères, dans l'espoir que les moines prendraient mieux soin du salut de leurs âmes que les curés de paroisse. Les personnages de haut rang, rois, princes ou ecclésiastiques étaient inhumés à l'intérieur des églises. Dans certains cas, leurs tombes devinrent des lieux de pèlerinage.

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