Bénitier en marbre en forme de coquille, orné d'un bas-relief représentant un guerrier, l'épée au côté et portant un faucon. La figuration du chasseur au faucon dans le contexte du Palais des Normands de Palerme ne peut manquer de rappeler la personne de l'empereur Frédéric II. Une telle représentation cependant ne convient certainement pas à une mise en scène de la majesté impériale, mais elle peut évoquer cette forme de loisir noble pratiqué dans l'entourage du prince, qui est lui-même l'auteur d'un traité célèbre sur le sujet, et autoriser une datation de la période souabe (début du XIIIe s.).
Les représentations de personnages portant le faucon sont également connues aux périodes antérieures et sous d'autres cieux. L'exemple le plus fameux est peut-être celui de Harold sur la Tapisserie de Bayeux (XIe s.). On pourrait encore citer la scène de la transmission du faucon d'un personnage à un autre sur la fresque de la chapelle Sainte-Radegonde à Chinon, liée à un épisode de la vie tumultueuse des Plantagenêts (l'exil de la reine Aliénor). Sans qu'il soit question d'établir un lien de filiation entre des représentations provenant de domaines géographiques si éloignés, on peut avancer, notamment sur la base du dernier exemple, que le faucon n'évoque pas seulement le thème de la chasse, mais qu'il est aussi symbole du pouvoir.Bibliographie
- "L'età normanna e sveva in Sicilia", catalogo della mostra al Palazzo dei Normanni a Palermo, organizzata dall'Assemblea Regionale Siciliana, Palermo, 1994.Lieu de conservation
Palerme, Trésor de la Chapelle dite "de la Reine", Palais des NormandsCrédit photographique
G. Cappellani