retour

Palerme

Chapelle Palatine

vers 1131

    La chapelle palatine constitue le joyau architectural du Palais des rois normands à Palerme. Elle incarne totalement les expressions les plus élevées, de la synthèse culturelle et artistique siculo-normande, à travers des canons esthétiques, symboliques et religieux, raffinés et rares, unis dans une atmosphère oecuménique, augurant de sages dispositions à une époque dramatiquement semblable à la nôtre.
Le plafond de bois à alvéoles et stalactites est composé de groupes de quatre octogones en étoile, figure d'inspiration islamique, mais disposés de façon à former la croix, symbole des chrétiens. Les peintures des caissons sont précieuses en raison de la rareté de tels décors dans les églises chrétiennes. Mais elles sont aussi exceptionnelles dans l'art islamique, à plus forte raison dans un édifice religieux. Elles symbolisent la vie après la mort, et les délices du Paradis, concept commun aux deux religions monothéistes.

Le plan basilical est celui de la nef à trois vaisseaux partagés par des colonnes de style classique à chapiteaux corinthiens. Le choeur à trois absides se fond avec le transept à la croisée duquel se dresse, puissant et harmonieux, un portique à quatre arcades, soutenu par de hauts abaques portés par des colonnes, et surmonté d'une coupole, le tout composé dans un savant équilibre structural.

Les mosaïques de la grande coupole hémisphérique, ainsi que celles de l'abside, constituent le début du programme iconographique organisé autour de la figure centrale du Christ Pantocrator. Les mosaïques décorant les murs de la nef et des bas-côtés reproduisent des scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament et des Actes des Apôtres. Ce sont des chefs d'oeuvres de l'école siculo-byzantine.
Le trône royal, surélevé et placé en haut du vaisseau central de la nef, au niveau du choeur, rappelle des typologies impériales carolingiennes. L'analogie est soulignée par la mosaïque placée au-dessus du trône et qui représente le Christ en majesté.
Enfin, le candélabre du cierge pascal, est un exemple raffiné de la sculpture du XIIe siècle..

Vittorio Noto

Bibliographie
Rocco Benedetto,  "La Cappella Palatina di Palermo", Lettura teologica (parte seconda), B.C.A.,  1984 ?
O. Demus, "The Mosaics of norman Sicily", London,  1949-50 
Guido Di Stefano, "Monumenti della Sicilia Normanna", Palermo, 1979

Crédit photographique
Melo Minnella / Vittorio Noto, Palermo