8

Les ouvrages fortifiés et les châteaux

Les ouvrages fortifiés

Les défenses le long des voies fluviales

En Molise, les vallées fluviales sont depuis toujours des voies privilégiées de pénétration est-ouest. Ces mêmes vallées sont parcourues aujourd’hui par des axes routiers rapides, sujets toutefois à l’instabilité géologique. Les routes qui longent les fleuves sont l’épine dorsale d’un système routier plus vaste, complété de voies transversales : les tratturi et les chemins qui relient les centres habités de montagne au fond de la vallée. Des vestiges de ponts, ou seulement des toponymes témoignant de leur existence, et des traces de gués, forment les vestiges d’un réseau routier beaucoup plus dense, aujourd’hui disparu. Les embouchures des fleuves sont des zones de grand intérêt économique pour les activités agricoles et portuaires. L’embouchure du Fortore, par exemple, avait un “caricatoio di grano con alcuni pochi magazzini” (“un embarcadaire pour le blé et quelques rares entrepôts”), Galanti, 1790. Le contrôle des voies fluviales nécessite l’installation et la gestion d’un système de tours de guet, visibles les unes des autres, et depuis les centres habités situés en amont. Il en reste des exemples significatifs, même si les anciens ouvrages fortifiés sont souvent englobés dans des ensembles plus récents, faisant parfois fonction de colombiers. La vallée du Trigno est contrôlée en bord de mer par la tour de Celenza et le long de son cours par de petites tours faisant fonction de guérites. Le long du Biferno subsistent de nombreuses tours, généralement placées à mi-pente, non loin du fleuve et souvent au débouché des routes, aux passages à gué et près des nombreux bacs.

Morrone

Morrone

Castellerce

Celenza