8

Les ouvrages fortifiés et les châteaux

Les ouvrages fortifiés

Les tours “à cheval”

Les tours "à cheval" sont placées, en saillie, "à cheval" sur les murs de courtines en plan incliné, ou plus rarement, sur l’arête que forme l'intersection de deux murs de courtines en plan incliné. Elles représentent une innovation architecturale par rapport aux tours d'angles cylindriques, puisque la partie de la tour en saillie sur le mur permet le tir en enfilade sans réduire l’efficacité du tir plongeant. Il s’agit d’un modèle peu fréquent, exigeant de remarquables capacités de conception et de réalisation sur le chantier.
Il en existe peu d’exemples : certains châteaux croisés en Terre Sainte (Krak des Chevaliers à Homs et Marqab), le château de Goodrich (Angleterre), le donjon normand de Bovino, la tour maîtresse du château “de la mer” à Palerme (documentée à la fin du XIIe siècle), et trois exemples en Molise (Termoli, Tufara et Roccamandolfi).
Les difficultés d’interprétation de la technique de construction de ces tours sont rendues plus ardues par le fait que l’on ne parvient pas toujours à comprendre les véritables rapports de structure entre la surface plane du mur et la saillie arrondie de la tour. Dans certains cas, on peut supposer qu’il s’agit en réalité de donjons circulaires étayés par un éperon anguleux. L’éperon facilite le flanquement, renforce le point le plus exposé aux attaques et, lorsqu’il est bien profilé, assure une meilleure répartition du tir des projectiles plongeants.

En tous cas, les exemples de Molise ont un grand intérêt documentaire, même s’ils présentent encore de nombreux aspects incertains.

Roccamandolfi

 

 

Tufara

Termoli

 

Bovino

Crac des Chevaliers
(Lavrence, 1939)