Campanie

         

Sant’Angelo in Formis 
 
Eglise Saint-Michel-Archange

Dossier d'images disponibles prochainement ...L'histoire du monastère de Sant'Angelo in Formis est bien documentée par la chronique de l'abbaye du Mont-Cassin (Chronicon Casinense) et les chroniques locales (Regestum S.Angeli in Formis). Le seigneur normand Richard, prince de Capoue et comte d’Aversa, en obtint le contrôle des mains de l'évêque de Capoue en 1065, et le plaçât à son tour sous la tutelle de l'abbaye du Mont-Cassin et du prestigieux abbé Didier en 1072. L'inscription du portail garde la mémoire de cet évènement fondateur. Entre 1072 et 1087, en effet, l’abbé Didier reconstruit et embellit cet ensemble monastique de premier plan.

Le sanctuaire chrétien aurait été élevé sur l'emplacement d'un temple de la déesse Diane. L'église mentionnée dans les sources depuis la première moitié du Xe s., est une basilique à trois nefs, sans transept, et se terminant par trois absides. Elle s'ouvre sur un portique à cinq arcades en ogive soutenues par des colonnes récupérées sur des monuments d'époque gréco-romaine. L'arche centrale, plus haute, indique l'élévation de la nef centrale au-dessus des bas-côtés. Le registre inférieur est construit en pierre de taille (travertin) ; la brique a été utilisée pour les parties hautes dans un heureux effet de bichromie. Après bien des débats, le consensus s'est fait pour dater le portique de l'époque de l'abbé Didier (fin du XIe s.) avec des remaniements de la couverture à la fin du XIIème s. Le clocher porte un étage de briques sur une souche massive en blocs de marbre récupérés sur des monuments anciens. Il est placé hors œuvre un peu en retrait par rapport à la façade. Les corniches en sont décorées de motifs végétaux ou d’inspiration classique.

Une décoration peinte devait recouvrir totalement les murs de l’édifice : on obstrua même les fenêtres des trois absides immédiatement après la fin des travaux pour compléter le cycle de fresques. Ces peintures représentent l’héritage le plus significatif des artistes byzantins actifs dans la zone d'influence de l'abbaye du Mont-Cassin. La figure principale est le Christ en Majesté du cul-de-four de l'abside, entouré des symboles des Evangélistes et tenant ouvert le livre des Saintes Ecritures. Une curieuse anomalie, le texte en caractères grecs, dépourvus de sens, signale l'intervention d'artistes locaux inspirés par des modèles orientaux. Dans la partie basse apparaissent les trois archanges, dont saint Michel auquel l’abbé Didier, auréolé d’un nimbe carré, offre le modèle réduit de l’église. Quant à la nef centrale, elle accueille des scènes de la Vie du Christ, qui dans leur déroulement rappellent les programmes décoratifs des basiliques paléochrétiennes romaines, tandis que les nefs latérales présentent le cycle de l’Ancien Testament. Le Jugement Dernier est représenté au revers de la façade.

 

Bibliographie
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Emile Bertaux. - L'art dans l'Italie méridionale. - Paris : De Boccard ; Rome : Ecole Française de Rome, 1968, 3 vol.. (1ère éd. 1903).
- Mario D'Onofrio & Valentino Pace. - Campanie romane. - La-Pierre-Qui-Vire : Zodiaque, 1981 (La Nuit des Temps, 56).
- Mario D'Onofrio. - Il panorama dell'architettura religiosa. - In "I Normanni, popola d'Europa 1030-1200", Roma : Marsilio, 1994, p. 199-209.
- Giovanni Coppola. - L'architecture religieuse normande en Italie méridionale. - In : "Trésors romans d'Italie du Sud et de Sicile", Caen : Musée de Normandie, Toulouse, Musée des Augustins. - Milan : E. Sellino, 1995, p. 75-96.
- Francesco Saverio Paradiso. - Sant'Angelo in Formis : il tempio di Diana ; la Basilica. - Capua, 1998.