Caserta Vecchia : Cathédrale

L’église de Caserta Vecchia est perchée sur une hauteur qui domine la "Terra di Lavoro", la riche "terre du labour" de Campanie. La vieille ville abrite également le château souabe (XIIIe s.). L'église a été fondée vers 1113 sous l’évêque Rainolf, comme le rappelle, entre autres témoignages, l’inscription du portail droit de la façade. La fin des travaux en 1153, sous l’évêque Jean, est mentionnée dans une seconde inscription sur le portail principal. L’église du XIIe s. ne devait pas comporter de transept, et les trois nefs soutenues par des colonnes se terminaient pas trois absides. Au XIIIè siècle, sous le règne du roi normanno-souabe Frédéric II, une nouvelle campagne de travaux fut ouverte pour élever la coupole, réaliser le dallage en mosaïques et exécuter les deux ambons (chaires portées par des colonnes) : l’évêque Stabile en fut le commanditaire, comme l’atteste l’inscription du seul ambon subsistant.
L’ordonnance architectonique de l’édifice montre la synthèse de différentes influences : classicisme des nefs à colonnades qui rappellent les basiliques paléochrétiennes ; diffusion du modèle bénédictin de l'abbatiale du Mont Cassin avec ses absides alignées ; inspiration byzantine de la coupole ; premier gothique français dans le transept du XIIIe s. ... jusqu’au goût arabisant des fenêtres en fer à cheval du même transept . On peut noter un concours d'influences également diverses dans la décoration : motif en "bandes lombardes"(lésènes) des arcatures extérieures, sculptures en saillies sur la façade, dans le style roman des Pouilles, marqueteries polychromes de la tour-lanterne et de l’ambon d'influence orientale. C’est à une phase ultérieure, en 1234, que renvoie le clocher, qui présente des arcatures entrecroisées au deuxième et au cinquième niveau d’élévation, et des tourelles d’angle encadrant au sommet l'étage ouvert sur les cloches.

 

Bibliographie
- Emile Bertaux. - L'art dans l'Italie méridionale. - Paris : De Boccard ; Rome : Ecole Française de Rome, 1968, 3 vol.. (1ère éd. 1903).
- Mario D'Onofrio & Valentino Pace. - Campanie romane. - La-Pierre-Qui-Vire : Zodiaque, 1981 (La Nuit des Temps, 56).
- Mario D'Onofrio. - Il panorama dell'architettura religiosa. - In "I Normanni, popola d'Europa 1030-1200", Roma : Marsilio, 1994, p. 199-209.
- Giovanni Coppola. - L'architecture religieuse normande en Italie méridionale. - In : "Trésors romans d'Italie du Sud et de Sicile", Caen : Musée de Normandie, Toulouse, Musée des Augustins. - Milan : E. Sellino, 1995, p. 75-96.