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(Kent)

La cathédrale

    Dès que Lanfranc de Pavie fut nommé archevêque de Cantorbéry en 1070, les travaux de construction de la nouvelle cathédrale en pierre calcaire de Caen débutèrent. Il ne reste que quelques traces de la cathédrale de Lanfranc de nos jours, mais la nef et les transepts plus récents sont soutenus par les fondations d’époque normande. Les bâtiments conventuels se situent au nord de la cathédrale ; le dortoir date de l’époque de Lanfranc.

A l’instigation de l’archevêque Anselme, on entreprit un important programme de reconstruction entre 1096 et 1130. Le chœur fut agrandi, on ajouta les transepts orientaux, chacun pourvu d’une tourelle avec escalier intérieur à l’ouest ainsi que de deux absides orientales. Le chœur se composait d’une abside et de trois chapelles orientées ; seules les chapelles nord et sud existent encore de nos jours. Le chœur avait été surélevé par rapport à la nef de Lanfranc pour faire place à une nouvelle crypte. Ses chapiteaux sculptés comptent parmi les meilleurs exemples de sculpture romane en Grande-Bretagne.

Les travaux du milieu du XIIe siècle comprennent l'ajout du Trésor, un élégant bâtiment reliant l’infirmerie du monastère à la chapelle nord du chœur.

Un incendie dévasta le chœur de la cathédrale en 1174. Les travaux de reconstruction furent confiés à Guillaume de Sens, qui, d’après les dires de Gervais, un moine contemporain, commença par reconstruire la partie occidentale de la cathédrale. Les murs extérieurs du transept est, de l'époque d'Anselme, furent conservés, mais l’intérieur fut remodelé dans le style gothique précoce, importé de France. La voûte du chœur remplaça le plafond de bois, portée par des arcs en ogives. Les motifs de feuillage stylisé des chapiteaux rappellent ceux de Notre Dame de Paris. Les nervures des voûtes des bas-côtés sont ornées de motifs “en dents de loup”, un trait qui allait devenir très répandu en Angleterre. L’usage du marbre de Purbeck pour les colonnettes est une autre innovation de l’époque. Ce marbre est en fait un calcaire du Dorset qui peut être poli très finement et qui devint aussi courant dans les églises du siècle suivant.

Guillaume “l’Anglais” termina les travaux entrepris par Guillaume de Sens. L'élévation progressive des niveaux du sol dans la partie orientale prolongée de la cathédrale crée un effet de perspective de la nef vers le chœur, puis vers la chapelle de la Trinité, au-dessus des vestiges de l'abside de saint Anselme et enfin vers la Corona, petite chapelle de plan circulaire. Ainsi se présentait l'espace dédié au sanctuaire de saint Thomas Becket, la sépulture ayant été transférée dans la chapelle de la Trinité en 1220.

Les piliers de l’arcade de la chapelle de la Trinité font également usage du marbre de Purbeck, bien qu’un marbre rose exotique ait été utilisé tout autour du sanctuaire. La crypte orientale se situe sous la chapelle de la Trinité : avec sa voûte d'ogive à nervures, cette crypte d’aspect austère contraste avec la crypte occidentale.

Le vaste espace occupé par les fenêtres est un trait typique de la chapelle de la Trinité et de la Corona, trait qui anticipe le style gothique. Ces fenêtres contiennent encore actuellement une grande partie des vitraux originaux de la fin du XIIe et du début du XIIIe siècle.

Bibliographie

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